Un bébé est né à bord d'un canot pneumatique, dans l'océan Atlantique, au large de Lanzarote, lundi. Les secours espagnols sont arrivés "15 minutes" après l'accouchement. Évacués par hélicoptère, l'enfant et sa mère se portent bien, selon les autorités.
"Il existe des interventions qui attirent inévitablement l’attention", ont écrit les équipes du Salvamento Maritimo, les services de secours en mer espagnols, sur leur compte X, mercredi 8 janvier.
Deux jours plus tôt, un bébé est né dans une embarcation de migrants au milieu de l'océan Atlantique, au large des Îles Canaries. Il a été récupéré sain et sauf avec sa mère par les autorités espagnoles. Leur nationalité n'a pas été précisé.
"Noël se termine aux Canaries avec le sauvetage d'un bébé né au milieu d'une traversée en mer", a écrit le Salvamento Marítimo sur le réseau social X à propos de cet événement.
La Navidad termina en Canarias con el rescate de un #bebé nacido en plena travesía en el #mar. Nuestras tripulaciones en Canarias han comenzado el año de forma intensa. Aunque todos los rescates y asistencias merecen reconocimiento, hay una intervención que llama inevitablemente… pic.twitter.com/NwRYmQetky
— SALVAMENTO MARÍTIMO (@salvamentogob) January 8, 2025
Mercredi, l'équipe de sauvetage espagnole a été prévenue à l'aube d'une situation critique. "Le centre de coordination des secours de Las Palmas nous a alertés à 4 heures du matin, si je me souviens bien", raconte Domingo Trujillo, capitaine au sein du Salvamento Maritimo, à l'agence de presse Efe. "Il nous a informés qu'il y avait une femme enceinte à un stade avancé de grossesse dans une structure gonflable, et qu'elle pouvait accoucher à tout moment".
Domingo Trujillo et son équipe se mettent en route. Ils arriveront 5 heures plus tard sur les lieux. Ils découvrent 64 exilés à bord du canot pneumatique. "Nous les avons rejoints vers 9 heures du matin. Ils se trouvaient à 180 km d'Arrecife [à Lanzarote]". La mère avait donné naissance seule, entourée par les autres passagers.
"L'accouchement avait eu lieu 15 minutes avant notre arrivée"
"Le bébé était là. Il se distinguait par le fait qu'il était totalement nu, sans vêtements, sans rien pour le couvrir, ce qui nous a permis de comprendre que l'accouchement avait eu lieu peut-être 10 ou 15 minutes avant notre arrivée", poursuit le capitaine. "Le bébé pleurait, ce qui nous indiquait qu'il était vivant et qu'il n'y avait pas de problème".
Un hélicoptère a ensuite évacué la mère et le bébé vers l'hôpital de Lanzarote, une des îles des Canaries. Selon le capitaine espagnol qui a demandé de leurs nouvelles quelques heures plus tard, la famille se porte bien.
Ce n'est pas la première fois que ce capitaine se retrouve dans une telle situation. Domingo Trujillo a déjà assisté à trois accouchements depuis le début de sa carrière. En 2020 notamment, il avait secouru "les occupants d'un esquif dans lequel une femme venait également de donner vie (...) Mais lundi dernier, je n'ai pas eu à couper le cordon [ombilical], pas comme en 2020", plaisante-t-il. C’est une des compagnes de voyage de la mère qui s’en est chargée.
"Nous sommes épuisés mais nous aidons des personnes en détresse"
Les îles Canaries, situées au large de la côte nord-ouest de l'Afrique, sont la principale porte d'entrée des migrants en Espagne. En 2024, 46 843 migrants y ont débarqué de manière irrégulière, dépassant ainsi le précédent record établi l'année précédente.
"D'une certaine manière, nous sommes épuisés", reconnaît le capitaine Trujillo. "Presque tous les soirs, nous sortons [en mer pour secourir des embarcations, ndlr], nous rentrons tard (...) Mais même si nous sommes fatigués, nous savons que nous aidons des personnes en détresse".
La route des Canaries reste très dangereuse en raison de ses forts courants et des fragiles canots pneumatiques - ou pirogues - qui s'y engagent. Les embarcations peuvent se perdre dans l'immensité de l'Atlantique. Les passagers peuvent aussi manquer de nourriture et mourir de faim et de soif en cas de dérive.
Selon l'ONG Caminando Fronteras, 10 457 personnes sont décédées ou ont été portées disparues sur les routes migratoires menant vers l'Espagne en 2024. Soit une moyenne de 30 morts ou disparus par jour. Parmi ces victimes, 1 538 étaient des enfants.
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