« SI NOS RÊVES NE NOUS FONT PAS PEUR, C’EST PARCE QU’ILS NE SONT PAS ASSEZ GRANDS »
Après l’ascension du Mont-Blanc, il se prépare à escalader le Kilimandjaro, le point culminant de l’Afrique. Et ce, dès fin février prochain. Il s’agit de Mohamed Tounkara, premier Sénégalais sur le toit de l’Europe. Dans cet entretien accordé à l’équipe d’Emedia.sn, il nous décrit les différentes étapes dans le cadre de sa préparation. Déjà, il faut être au top physiquement. Il faut aussi un budget, nous dit-il. Dans l’immédiat, l’ancien enfant de troupe du Prytanée militaire de Saint-Louis envisage de faire le tour de Dakar dans le sillage des grandes randonnée (GR75) lancées à Paris. Son épouse venue nous souhaiter la bienvenue à la Cité des enseignants, à Golf, nous a confié préférer la terre ferme. Est-ce un sujet de dispute ? Entretien !
Emedia : À quand le Kilimandjaro ?
Mouhamed Tounkara : Le Kilimandjaro est prévu pour fin février (2023).
E : Comment cela se prépare ?
M.T : Déjà physiquement, je fais beaucoup d’entraînement notamment du cardio. Je cours beaucoup. Je fais aussi beaucoup de renforcement musculaire en salle. Tout ce qui est squat, appui avant, traction, etc. Pour bien être solide physiquement. Mentalement aussi, je fais beaucoup de méditation aussi. Parce que je pense que la prière, c’est aussi trouver de la méditation. Et bien évidemment financièrement, en mettant de côté et en cherchant des sponsors.
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E : Quel budget pour une telle expédition ?
M.T : Ça dépend en fait des chemins. Parce qu’il y a des chemins qui sont plus chers que d’autres. Les chemins les plus techniques sont moins chers. Pour le chemin le plus populaire, il faut, on va dire, 2000-2500 euros pour l’expédition. Cela va se faire sur sept jours normalement.
E : Quelles sont les différentes étapes ?
M.T : Les différentes étapes, c’est sept jours où tu fais la randonnée en altitude. Sept jours où tu dors aussi en forêt. Donc, il y aura des porteurs qui vont venir t’aider pour la cuisine et porter des bagages. Il faudrait aussi un temps d’acclimatation. C’est une montagne qui va au-delà de 4 mille mètres d’altitude. En général, pour gravir des montagnes au-delà de 4 mille mètres d’altitude, il faudrait prendre le temps de s’acclimater et laisser son corps s’habituer au manque d’oxygène.
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E : Qu’est-ce qu’il y a dans le sac d’un alpiniste ?
M.T : Cela dépend si tu veux dormir dans un refuge ou être en parfaite autonomie. Donc, si tu veux bivouaquer, tu as ta tente. Tu as ton sac de couchage, tu as tes vivres. En général, il faut partir très léger. Donc, pâte dentifrice miniature, brosse à dent miniature. La nourriture lyophilisée aussi. Tu as ton piolet qui te permet de gravir les montagnes et de ralentir ta chute. Tu as ton harnais, ton baudrier, tes sangles. Tu as toute une panoplie qui te permet de rester en montagne. Tu as les barres de chocolat, les bonbons aussi parce que cela fait toujours plaisir après quatre heures d’ascension où tu es fatigué, exténué, déshydraté (sa bouteille était tombée dans une crevasse), éprouvé psychologiquement et physiquement, de prendre un petit bonbon. Ce bonbon-là, si tu pouvais même l’acheter à un million de F CFA, tu allais le faire. Parce que ça fait tellement plaisir.
E : Vous êtes le premier Sénégalais à avoir escaladé le Mont-Blanc. D’où vous est venue l’idée ?
M.T : J’ai toujours été un féru d’aventure. Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé le dépassement de soi, faire du sport, depuis le Prytanée militaire. Chaque fois, je cherchais ce qu’il y avait au-delà du mur. Et donc, j’ai commencé à faire du sky. J’ai commencé à côtoyer les montagnes avec le sky. Je trouvais (cette sensation) magnifique quand je suis en montagne. L’effet que ça me fait, les sensations que je découvre, etc. Finalement, je me suis dit ‘’descendre juste les montagnes, ne me suffisait pas’’. Il fallait que je commence à les gravir pour être en parfaite communion avec elles. Quand je me suis rendu compte que j’étais sur le toit de l’Europe, c’était une satisfaction profonde, un sentiment d’accomplissement profond. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Il y avait beaucoup d’émotion.
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E : Qu’est-ce qui vous manque sur la terre ferme pour que vous escaladiez des montagnes ?
M.T : Chaque montagne est différente. Même si les hauteurs varient, on a la sensation, au sommet, d’être au-dessus du monde. Ça me rend plus confiant et plus fort surtout après ces efforts incommensurables pour arriver au sommet. Je suis aussi une personne qui aime les défis. Même dans le métier que je fais, je ne me suis jamais contenté de ce que j’avais. J’ai toujours essayé d’avoir le plus de diplômes, de certifications. Ce qui a fait que j’avais quitté mon CDI pour me mettre à mon propre compte. Rien que ça, pour moi, c’est une aventure. Je ne me contente jamais de ce que j’ai, je veux toujours plus. Avoir des projets qui te challengent, qui font que tu te découvres encore plus, et que tu grandisses. Pour moi, c’est dans la souffrance que l’on grandit. Pour moi, la zone de confort est la zone la plus dangereuse. Parce que c’est là où on ne grandit pas. Il faut sortir de sa zone de confort pour se chercher.
E :Est-ce que madame Tounkara partage cette passion ?
M.T : Non, madame ne partage pas cette passion. Elle est tout mon contraire. Elle aime la tranquillité. Mais ce n’est pas source de disputes parce qu’elle me soutient dans ce que je fais et elle n’y trouve pas d’objection. En général, ce qui motive souvent mes expéditions, c’est mon amour de la paix, de la cohésion et de l’union. Quand je vais aller sauter en parachute, quand je vais descendre au fond des océans, quand je vais gravir des montagnes, j’ai dans l’âme, l’envie de crier à mes compatriotes de s’unir, de célébrer la paix, de vivre la paix et le dépassement de soi.
E : Qu’est-ce que ça fait d’être le premier Sénégalais à avoir escaladé le Mont-Blanc ? Qu’est-ce que ça a changé dans votre vie ?
M.T : Pas grand-chose. Le fait d’être le premier Sénégalais ne me procure pas vraiment un plaisir particulier. L’important pour moi, c’est que des gens s’y inspirent. Parce que pour moi, c’est plus profond que juste escalader une montagne. Quand j’étais sur une montagne, j’ai eu à développer des capacités que je n’avais pas : beaucoup de courage, de l’abnégation, de la résistance, et essayer de vaincre la peur. Et tout ça, on peut le transposer dans la vie de tous les jours. On a des moments où on est face à des obstacles à surmonter, face à des gens qui vont nous dire, ‘’ce n’est pas possible’’. Pour moi, en fait, si nos rêves ne nous font pas peur, c’est parce qu’ils ne sont pas assez grands.
E : Vous êtes né au Sénégal mais vous travaillez en France. Comment le vivez-vous ?
M.T : Mon travail est en France mais pratiquement toute ma vie est ici au Sénégal. J’ai toute ma famille ici. Donc, je fais souvent la navette. Je suis à mon propre compte (il précise qu’il a créé sa structure en France), je me donne un peu de liberté du coup. Donc, si je termine une mission en France, je rentre au Sénégal pour me ressourcer.
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E. : C’est quoi se ressourcer ?
M.T : Il répond en wolof ‘’nampe si sama yaye’’. Être proche de mes parents. Proche de l’environnement sénégalais aussi parce que ça a ses particularités. Même le fait de voir des charrettes dans la rue, ou des cars rapides, ça fait énormément plaisir. C’est ce que je connais.
E. : Un message aux jeunes ?
M.T : Mon message aux jeunes sénégalais, c’est de croire en (leurs) rêves, de se dire que rien n’est impossible. Les seules limites, c’est celles qu’on s’impose. Quand on y croit vraiment, on peut réaliser nos rêves les plus fous. Comme je viens de le dire, de transposer l’ascension du Mont-Blanc à la vie de tous les jours. Ayons des rêves qui nous font peur, qui nous font suer la nuit. C’est comme ça qu’on va arriver à réaliser des choses extraordinaires. Surtout de ne pas attendre de l’aide de qui que ce soit, d’analyser les risques, les opportunités par nous-mêmes. Parce que moi quand je suis parti à Chamonix, le village au pied du Mont-Blanc, les guides m’ont dit que personne ne partait en montagne. Parce que les conditions n’étaient pas bonnes. Donc, tous les guides avaient annulé leurs expéditions. Tout le monde me disait que ‘’c’était de la folie’’, ‘’je n’allais pas revenir’’ ou que ‘’je n’allais même pas faire 100 mètres. Les conditions n’étaient pas bonnes. Même en groupe, les chances étaient à 1%. Donc, si on est solo, c’est très risqué. Moi, j’ai fait ma propre analyse pour évaluer les risques et pour voir est-ce que je suis prêt à supporter ces risques-là ou pas. Donc, j’ai pensé par moi-même et je me suis dit que je suis prêt à le faire et à prendre ces risques. C’est comme ça, Alhamdoulilah, je suis parti et je suis revenu en entier.
E. : Quels sont vos projets dans l’immédiat ?
M.T : J’ai le projet de faire le tour de Dakar samedi prochain. J’ai déjà eu à faire le tour de Paris qui s’appelle le GR75 sur 57 kilomètres. En France, on a des grandes randonnées qu’on appelle des GR et 75 comme Paris 75. Quand je suis venue à Dakar, je me suis dit pourquoi pas faire la même chose. Donc, créer un GRDKR par exemple. Je vais un peu retracer l’itinéraire de Dakar, après enregistrer le fichier GPX quand j’aurais fini de faire la randonnée.
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