Fatou Cissé a échappé à la mort. Son mari, El Hadji Zoubeirou Fall, l’a surprise au marché, où elle vend du poisson, pour le poignarder à plusieurs endroits de son corps.
Ce dernier est sous mandat de dépôt et risque de passer plusieurs années de vie derrière les barreaux. Mais la victime n’est pas rassurée. Elle craint qu’à sa sortie de prison, le mis en cause lui ôte la vie comme il l’a promis. Pour L’Observateur, la dame raconte la journée fatidique et les violences qu’elle a subies dans son foyer.
«J’ai 36 ans. Je suis née et j’ai grandi à Médina Gounass. Je me suis mariée à l’âge de 22 ans avec El Hadji Zoubeirou Fall, papa de mes quatre (4) enfants. Nous vivons à la cité Diounkhop. Le jour du drame, je suis revenue de mon boulot. C’était le samedi 1er octobre, à 14 heures. Il était complètement éméché. Il a fermé la porte à clé, retiré nos téléphones portables respectifs, puis m’a demandé de m’asseoir afin qu’on discute. Je lui ai demandé quelle conversation pourrait nécessiter la fermeture de la porte à clé et la manière avec laquelle il l’a fait. Je n’étais pas rassurée. J’ai usé d’astuces pour le berner : je lui ai dit que je devais cuisiner pour sa mère. Ça a marché. Il a accepté d’ouvrir la porte. En sortant, j’ai raconté la scène à son frère et à la femme de ce dernier. Leur signifiant que je craignais le pire, qu’il valait mieux que j’aille chez ma mère.
La plainte
«Quand je suis partie, mon mari a essayé de me faire revenir. J’ai refusé car me souvenant des violences que j’ai subies dans le passé. Il m’a même cassé la tête un jour. Cette fois-ci, il a tout fait pour tenter de m’amadouer afin que je rejoigne le domicile conjugal. Mais, j’ai refusé de revenir pour subir les mêmes sévices. Là, il a commencé à me menacer en me crachant que si je restais jusqu’au crépuscule, je serai responsable de tout ce qui m’arriverait. Je me suis alors résolue à déposer une plainte au commissariat de police de Guédiawaye.
L’embuscade
«Le lendemain, à l’aube, il s’est rendu au marché. Se couvrant d’un turban, les manches complètement cachées, pour masquer son identité, il a fait le pied de grue. Il m’attendait. Loin de me douter de ce qui se tramait, je suis arrivée et j’ai commencé à étaler les poissons que je vends. Je n’ai pas remarqué qu’il se tenait derrière moi. Il m’a frappé d’un violent coup de pied qui m’a fait tomber par terre, m’a maîtrisée en coinçant mes pieds avec les siens, pour sortir un long couteau de son boubou. Le tenant bien, il m’a poignardée. Comme un fou, il a enfoncé la lame avant de faire pleuvoir ses coups de couteau. Il m’a atteint au ventre, au nombril, aux mains, aux bras, au dos, au thorax, aux cuisses, aux flancs… Les coups pleuvaient pendant que le criais à tue-tête. J’aurais continué à subir son atrocité, si ma voisine d’étal n’avait pas vu le sang qui giclait de partout. Elle a appelé les jeunes du coin pour me secourir. Mais avant qu’ils ne viennent, il m’avait déjà asséné…19 coups de couteau. J’ai subi des points de suture partout sur le corps.
Le chanvre indien
«Avant son horrible acte, il avait déjà mis le feu aux trois battants de mon armoire, brûlant la totalité de mes habits. Le boubou que je porte, je l’ai acheté hier. Ce n’est pas la première fois qu’il me violente. Mais cette fois-ci. il voulait me tuer. La fois qu’il m’avait cassé la tête, il m’avait balancé un pot de fleur. J’avais découvert du chanvre indien dans ses habits et je l’avais jeté. La deuxième fois, j’ai avisé son frère qui l’avait jeté dans la fosse septique. Devinant que c’était moi la responsable, il m’a interceptée au retour d’une réunion de tontine. C’est ce jour-là qu’il m’a cassé le crâne. Sa sœur et un jeune qui avaient assisté à l’incident m’avaient acheminé à l’hôpital pour des soins. Cette violence, je l’ai subie au quotidien.
Un repris de justice
«Ce dimanche, lorsque je l’ai reconnu à travers le pantalon qu’il portait, il m’a dit qu’il ne me laissera que quand il m’aura tuée. Il est actuellement sous mandat de dépôt en attendant sa condamnation, mais s’il sort de prison, je crains pour ma vie, car il va vouloir me tuer comme il me l’a promis. Je ne lui ai rien fait, j’ai été une épouse modèle pendant toutes ces années. Ses parents peuvent en témoigner. J’ai tout fait pour lui. Il a par deux fois été emprisonné. La première, pour une histoire de cambriolage à Dakar, la seconde pour un délit de détention et trafic de chanvre indien. Pour cette affaire, il a été pris en flagrant délit au terrain de Notaire, non loin de chez lui.
«J’ai peur pour ma vie»
Tamara
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Sarah
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