Dans leur vie de couple, elles ont tout connu sauf l’amour encore moins l’affection. De la souffrance au divorce en passant par l’humiliation, la maltraitance et la misère, ces femmes sénégalaises en ont vu de toutes les couleurs au côté de leur conjoint européen.
Et si certaines ont accepté de se marier avec ses Occidentaux pour améliorer leur situation et leur mieux-être social, d’autres par contre, ont accepté la demande en mariage de leur ex-époux par pur amour. Avant de vivre l’enfer conjugal soldé par le divorce.
A première vue, rien ne renseigne sur la souffrance et le calvaire qui ont caractérisé la vie de couple de Bintou Mbaye*. Mariée au Français Robert Laporte pendant 17 longues années et avec qui elle a eu deux (2) garçons, dont l’aîné est âgé aujourd’hui de 26 ans, cette dame de teint clair, élancée, de forte corpulence, garde encore les stigmates des douleurs de son mariage avec cet homme blanc. Le souffle court, elle embraye : «J’en ai vu de toutes les couleurs au côté de mon ex-mari. Et dès le départ, j’avoue que cette union n’a jamais été fondée sur l’amour encore moins la sincérité. Car, des deux côtés, chacun n’y recherchait que son propre profit», précise d’emblée la quinquagénaire Bintou Mbaye qui vit désormais seule dans son domicile à Saly Carrefour.
«En m’épousant, Robert cherchait en réalité, une domestique pour s’occuper de sa ferme en France»
Voulant échapper à un quotidien de débrouille, Bintou a cru toucher le graal en rencontrant Robert. Son rêve sera de courte durée. «Quand j’ai rencontré Robert, je me suis immédiatement dit que c’en était fini de ma vie de misère. Ma famille et moi vivions dans des difficultés énormes et il nous était parfois difficile de joindre les deux bouts.» Originaire du village de Mbodiène, Bintou a sauté sur la première demande en mariage de Robert. Pieds et poings liés. Seulement, son bonheur va durer le temps d’une rose. «Dès que nous avons quitté le Sénégal pour la France, j’ai découvert un autre visage de mon mari. Robert vivait en campagne avec sa mère et ils me traitaient comme une esclave. C’est sur le sol français que j’ai réalisé que Robert cherchait en réalité, une domestique pour s’occuper de sa ferme.» Durant 10 ans, Bintou va vivre l’enfer. «J’étais la seule personne à m’occuper convenablement de ce vaste endroit et de ses nombreuses vaches», se souvient encore la bonne dame, la gorge serrée et les yeux embués de larmes. Cependant, malgré tous les efforts et les multiples souffrances qui jalonnaient quotidiennement sa vie de femme mariée, son mari n’a jamais supporté le fait qu’elle essayait de garder le contact avec sa famille restée au village. «Il ne supportait pas que je touche au téléphone et voulait que je coupe tout contact avec les miens. La naissance, en 2001, de notre deuxième fils, n’y changera rien. Je pensais que les choses allaient s’améliorer de mon côté.» Il n’en sera rien. Les choses allaient de mal en pis. Deux magnifiques garçons et une vie calme n’y feront rien. «Robert était d’une cruauté absolue. Il n’avait aucune empathie, encore moins de considération pour moi», fulmine Bintou qui se souvient encore de la plus grande humiliation que son ex-époux lui a infligée. «Comme je n’avais pas de sources de revenus pour réaliser mes rêves au Sénégal, je prenais à chaque fois de l’argent dans le compte bancaire commun et j’envoyais en catimini de l’argent à ma mère afin qu’elle rénove notre maison au village. Mais, dès que Robert a découvert mes agissements par le biais d’une de nos voisines, il a aussitôt introduit une demande de divorce, après m’avoir sauvagement maltraitée et jetée à la rue, comme une malpropre. Finalement, au bout de 11 ans de souffrance, de misère et d’exploitation humaine, je me suis résignée à retourner chez moi au Sénégal. Toujours pauvre, mais digne. Du moment que je suis sortie de ce mariage, rien ne m’est impossible. Mon seul et unique regret, c’est que Robert m’a contraint à lui laisser mes deux enfants. En introduisant la demande de divorce, il a obtenu la garde exclusive des enfants, vu que j’étais sans ressources et conseils», regrette la quinquagénaire, la mort dans l’âme, le moral dans les talons.
«Mon ex me traitait plus bas que terre, me qualifiait de négresse de m…, de salope»
Un mariage de raison qui lui a coûté près de 10 ans de sa vie et deux garçons que Bintou ne parvient plus à voir aujourd’hui. Un destin cruel pour cette mère désœuvrée qui, en voulant jouer au plus rusé, a fini par se brûler les ailes. En termes d’union, les mariages mixtes, entre Occidentaux et autochtones, finissent parfois en eau de boudin. Les success-story ne manquent pas, mais elles se comptent sur le bout des doigts. L’histoire de Maïmouna Soumano* et Ferdinand Lecomte était pourtant bien partie. «Nous étions fous amoureux, mais notre principal désaccord était lié à la religion, à l’éducation et à la culture. Lui était d’obédience chrétienne et moi musulmane. Au début, cela n’a jamais constitué un obstacle entre nous. Il était convenu qu’il me laisserait pratiquer librement ma religion.» L’entente sera de courte durée. Dès que le couple s’est installé, les problèmes ont surgi. «Ferdinand ne pratiquait plus sa religion et voulait que j’en fasse de même. Ce que j’ai catégoriquement refusé.» C’est le début de la lune de fiel. Pire, son mari ne supportait pas ses désirs d’émancipation. D’après elle, son mari a toujours sous-estimé son intelligence et ses ambitions. «Il ne pouvait pas concevoir que je sois aussi intelligente et cultivée que lui. Et des fois, je lisais de la rancune et de la haine sur son visage quand je le dominais sur certains sujets. J’ai été à l’école, je lis beaucoup et je me renseigne également sur beaucoup de choses. Je suis cultivée. Du coup, je connaissais beaucoup de choses sur sa culture, alors que lui ne s’est jamais intéressé à la mienne. Donc même avec lui en France, je ne me sentais guère dépaysée. Je me suis toujours sentie chez moi. Car il n’y avait aucune différence dans ma façon de faire ou de voir. Ce sont tous ces détails là qu’il ne supportait guère », martèle Maïmouna. Selon elle, son ex-mari n’a jamais voulu qu’elle se débrouille dans la vie pour avoir son indépendance financière. Elle indique que Ferdinand a toujours voulu qu’elle soit femme au foyer. Ce qu’elle n’a d’ailleurs jamais accepté de faire. «Ferdinand a toujours nourri le dessein de me rabaisser. Il me traitait plus bas que terre. Et n’a jamais jugé nécessaire de me consulter dans la prise de décision d’affaires nous concernant. Et même pour des invités, c’est lui qui décidait toujours qui on allait recevoir et qui ne viendrait pas à la maison. Il passait tout son temps à me hurler dessus, me traitant de négresse de m…, de salope. Et quelque part, je n’étais même pas une femme de ménage, mais plutôt une esclave», déplore Maïmouna Soumano. La bonne dame tient bon et espère que la naissance de leur fils mettra du baume au cœur de son Ferdinand. Elle va déchanter. Son désir d’indépendance financière va la rattraper en plein vol. «Soucieuse de ne pas dépendre de lui, je me suis débrouillée pour créer ma propre entreprise qui me rapportait beaucoup d’argent. Ce qui l’a mis dans tous ses états. Coïncidant avec sa retraite, il a aussitôt décidé qu’on retourne au Sénégal. Juste pour me priver de mon emploi. En bonne épouse sénégalaise et toujours amoureuse de mon époux, j’ai abandonné mon business pour le suivre au Sénégal», indique Maïmouna. Qui enchaîne : «Malheureusement, arrivés au Sénégal, plus précisément sur la Petite-Côte, Ferdinand s’est métamorphosé. Je n’ai vécu qu’humiliation et mépris à ses côtés. Il me traitait de vieille femme avant de commencer à fréquenter les jeunes filles. L’argent de la maison était dilapidé. La situation était devenue invivable. On passait notre temps à nous battre. J’ai essayé de lutter et de sauver mon ménage pour mon fils, mais Ferdinand était insupportable. Finalement, j’ai claqué la porte et je me suis résolue à le quitter.» Sans un sou.
Oulimata* suivra les traces de Maïmouna. Liée à un homme violent et alcoolique, elle se décidera à le quitter pour sauver sa vie. «Et pourtant on s’aimait, malgré notre différence d’âge. Je n’ai jamais compris son changement d’attitude. Du tic au tac, Arnaud était devenu un monstre. Quand il était saoul, il me battait et menaçait de me tuer. Il me trompait sous mes yeux et prenait du plaisir à me ridiculiser. J’espérai trouver l’amour, j’ai vécu l’enfer. De guerre lasse, j’ai décidé de le quitter. Et comme il m’a présentée comme une diablesse, sans moyens financiers pour me défendre, je suis revenue au pays sans un sou, ni même un habit. Car dès que le divorce a été prononcé, il a changé les serrures de la maison et il m‘était impossible d’y accéder pour récupérer mes affaires». Six ans de mariage réduits à néant et un retour au bercail, les bras ballants.
DR KOLY FALL, SOCIOLOGUE, CHERCHEUR, POST-DOCTORAL AU LARTES-IFAN (UCAD) : «Des mariages de raison, sans amour»
«Ces unions mixtes sont souvent éphémères car, depuis le début, la base de ces relations est faussée parce il y a tout un imaginaire qui s’est construit aujourd’hui autour de l’homme blanc. Qu’il s’agisse d’une Sénégalaise comme dans plusieurs autres pays de l’Afrique noire, l’Occidental est vu comme une personne qui a réussi. Il est l’image d’une personne riche, au côté de qui on est à l’abri du besoin. Et cet imaginaire se construit sur plusieurs années voire décennies. Du coup, c’est ce qui fait que quand les femmes ont la possibilité de se marier avec ces Occidentaux, elles voient cela comme une opportunité qu’elles ne tardent pas à saisir. Parce que tout simplement pour elles, c’est une opportunité de réussir, de voyager, d’émigrer en Occident. Bref, un moyen de rejoindre l’eldorado occidental perçu comme une terre de richesse. Cet imaginaire fait qu’elles ne prennent pas le temps de connaître leur partenaire. De savoir qui il est réellement, qu’est- ce qu’il fait dans la vie, quelles sont ses habitudes, ou est-ce que nos cultures peuvent aller ensemble. Tout un ensemble de questions qui sont là et qui ne sont pas prises en compte pour construire une relation durable. Finalement, quand le mariage est scellé, au bout d’un certain temps, on se rend compte qu’entre l’imaginaire et la réalité, il y a un fossé. Ce qui explique d’ailleurs la grande déception des femmes africaines. Parce que tout simplement les conjoints ne se sont pas dit la vérité. La relation est construite sur la précipitation. Ce sont souvent des mariages de raison, sans amour.»
*Les noms ont été changés
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