Un sujet aussi délicat et controversé que celui de l’avortement mérite, un tant soit peu, d’être étudié au cas par cas et avec une grande prudence. C’est déjà une phase assez difficile à gérer émotionnellement pour les femmes qui le vivent, ayant pour chacune d’elle, ses propres raisons.
Apprendre une grossesse n’est pas toujours une bonne nouvelle, ni un évènement attendu ou désiré. Un statut socio-professionnel inadéquat avec l’arrivée d’une nouvelle vie, est un des premiers facteurs pouvant provoquer le souhait d’une interruption de grossesse même si l’on peut également parler de l’avortement spontané, qui par définition, s’agit du décès ou de l’expulsion non désirée hors de l’organisme maternel d’un embryon ou d’un fœtus de moins de 500 grammes ou âgé de moins de 22 semaines d’aménorrhée. L’avortement en chiffres L’OMS, l‘Organisation mondiale de la santé publie régulièrement des rapports sur les avortements dits volontaires ou provoqués dans le monde. En 2008, une grossesse sur cinq à peu près aurait été interrompue volontairement. On compte aujourd’hui 28 avortements pour un panel de 1000 femmes.
En France, 220 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont lieu chaque année. L’avortement n’est pas autorisé légalement partout dans le monde. Selon l’organisation Center for reproductive rights, plus de 60% de la population mondiale vit dans des pays où l’avortement est permis avec ou sans restrictions. Environ 26 % de la population vit au contraire dans des régions du monde où cet acte est proscrit bien qu’il soit autorisé si, pour des raisons médicales, la vie de la femme est en danger.
Des méthodes diverses Les deux techniques utilisées depuis des décennies pour provoquer une interruption volontaire de grossesse est la méthode médicamenteuse et celle, chirurgicale où il est possible d’être anesthésiée de façon locale ou générale. L’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse s’appuie sur la prise de médicaments utilisables jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, donnant lieu à l’interruption de la grossesse et l’expulsion de l’embryon. Mais la plupart des avortements dans le monde s’effectuent par la méthode chirurgicale jusqu’à un stade gestationnel de 12 à 14 semaines d’aménorrhée, en aspirant le contenu de l’utérus après dilatation du col de celui-ci.
Elle peut soit être effectuée par anesthésie locale, soit par anesthésie générale et l’intervention a généralement lieu en hospitalisation ambulatoire. Une méthode peu connue Une autre méthode beaucoup moins connue et moins utilisée a été développée par le Docteur Joan Fleischman, diplômée de l’Université de Harvard Medical Scool. Cette autre méthode ou plutôt appareil dit « révolutionnaire » qui a fait son apparition en 2011, est plus connu sous le nom de SofTouch.
C’est un dispositif qui peut effectuer un avortement non chirurgical en 2 à 10 minutes et peut être pratiqué directement au sein d’un cabinet médical plutôt qu’au sein d’une clinique ou d’un hôpital et ce, jusqu’à 10 semaines d’aménorrhée. La pointe d’un petit tube flexible de la largeur d’un crayon est introduite dans le col de l’utérus et par l’application d’une légère pression, expulse l‘embryon. Cette méthode ne nécessite ni chirurgie, ni curetage et n’a à priori aucune incidence sur la fertilité.
Cette technique, assez controversée et plus encline à développer et alourdir la polémique liée à l’avortement est assez décriée par les organismes de santé du fait de son caractère innovant d’une part et d’autre part, sur l’effet de « banalisation » de l’avortement qui, pour l’être humain est un acte plutôt tabou, voire indécent selon le niveau de perception de ce sujet. Cette technique ne favoriserait pas vraiment un environnement ou même une atmosphère plus adéquate à l’acte déjà très lourd qu’est l’interruption volontaire de grossesse.
Cet acte n’est ni facile, ni anodin et mérite tout aussi bien, une mûre réflexion, qu’une prise d’initiative en amont par la mise en place d’un système de contraception en prévention d’une grossesse non désirée. Cet évènement, qu’il soit naturel ou provoqué peut être plus ou moins poignant, voire déchirant pour certaines femmes et peut laisser un sentiment de culpabilité et de regrets d’où la nécessité d’un suivi psychologique pour celles qui en ressentent le vif besoin.
Thiey
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