10 choses qui vous intéresseront forcément sur Sembene Ousmane

Le 9 juin passé marquait le neuvième anniversaire du décès de Sembène Ousmane, écrivain, réalisateur, acteur, scénariste majeur et pionnier du cinéma africain. Nous vous revisitons en dix points la vie de celui qui vit le jour le 1 janvier 1923 à Ziguinchor.

1-Sembene Ousmane n’a fait que des études primaires

Il a eu un parcours scolaire plutôt court. A 13 ans, en pleine époque coloniale, il gifle le directeur de son école qui voulait l’obliger à apprendre le corse. Il est alors renvoyé de l’école sans avoir même achevé son cursus primaire. Il ne reprendra jamais plus l’école.

2-Il a travaillé comme mécanicien, maçon et pêcheur

Après avoir quitté les bancs de l’école, Sembene vit en travaillant en qualité de mécanicien et maçon. Il pêche aussi, comme son père avant lui, pour gagner un peu plus d’argent.

3-Il a été tirailleur sénégalais

En 1942, le Sénégalais est mobilisé par l’armée française pour la 2nde guerre mondiale et intègre les célèbres tirailleurs sénégalais.

4-Son roman Le docker noir est basé sur sa propre histoire

En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque à Marseille. Sans emploi, il doit vivre de petits travaux. Il sera notamment docker au port de Marseille pendant près de dix ans. Son roman « le Docker Noir », paru en 1956, raconte son vécu personnel sur les docks de Marseille.

5-Senghor a censuré son film pour une faute d’orthographe

En 1979, il sort ‘’Ceddo’’, un film sur la révolte des Ceddos, de vaillants guerriers traditionnels aux convictions animistes, contre les religions chrétiennes et musulmanes, au 17e siècle. Mais le film est interdit au Sénégal par le président Senghor…pour une faute d’orthographe. Selon lui, ceddo ne s’écrit qu’avec un seul « d ». En fait le gouvernement sénégalais tente ainsi d’apaiser les autorités religieuses, notamment musulmanes, qui se sentaient attaquées dans leur foi par ce film.

6-Il n’a pas achevé son dernier triptyque sur l’héroïsme féminin

En 2000, il réalise « Faat Kiné », un long métrage rendant hommage aux femmes africaines. Ce film est le premier volet d’un triptyque sur l’héroïsme féminin au quotidien. Il est suivi en 2003 de « Moolaadé » qui dénonce la pratique de l’excision des jeunes filles africaines. Ce sera son dernier long métrage. Le dernier volume du triptyque, dont il était en train d’achever l’écriture, ne sera jamais réalisé. Il devait s’intituler « La confrérie des rats », mais il mourra avant le début du tournage

7-Son film « Le Camp de Thiaroye » a été censuré en France

En 1988, bien que son film « le Camp de Thiaroye » ait décroché le prix spécial du jury, au Festival de Venise, ce dernier sera interdit en France. En effet, plus qu’un hommage aux tirailleurs sénégalais, le film est surtout la dénonciation d’un épisode accablant pour l’armée coloniale française. Le pouvoir français qui le censure à sa sortie, finira par l’autoriser en salles, en 1990.

8-Il avait prévu un film sur Samory Touré qui ne sortira jamais

En 1980, Sembene Ousmane commence à écrire un scénario sur le héros africain Samory Touré. Il prévoyait de tourner un film épique de six heures sur ce héros. Mais le cinéaste ne trouvera jamais les moyens financiers nécessaires à l’adaptation de son scénario « aussi grand que trois annuaires téléphoniques ».

9-Il a toujours refusé de participer au FESPACO

En 1969, Sembene Ousmane fait partie des invités d’honneur du premier FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou). Assistant toujours à l’événement, il refusait toutefois d’avoir une de ses œuvres en compétition, pour laisser la place aux jeunes cinéastes africains. Il refuse catégoriquement les suggestions des organisateurs du festival dans ce sens.

10-Son livre « Les bouts de bois de Dieu » est aussi son histoire

Après sa démobilisation de l’armée française et son retour au Sénégal, Sembene est touché par la situation sociale de la population. Il participera, aux cotés des cheminots, à la fameuse grève de 1947. C’est cette grève, la première en Afrique, qui lui inspire son roman « Les bouts de bois de Dieu ».