Youssouf :« À cause de 500 FCFA, j’ai été contraint de partir en exil

La mendicité a Dakar , un business devenu une source de revenus pour certains marabouts !

Si autrefois, la mendicité avait son rôle à jouer concernant l’apprentissage du coran, aujourd’hui nous assistons de plus à plus à une forme de business similaire à celui de la drogue

Nul n’est sans savoir que la plupart des parents qui souvent par manque de moyens, et ou soucieux d’offrir à leurs enfants une éducation coranique…envoient les enfants chez des marabouts depuis à bas âge pour que ces derniers puissent les apprendre le coran.

Au cours de cet apprentissage, ces marabouts autorisent les enfants à aller mendier à travers la ville, à leur retour ils offrent quelque chose aux maîtres…

Le constat est évident : on ne peut guère parcourir 100 à 200 mètre sans rencontrer des enfants mendiants aux abords de la route, sur les trottoirs, sous des ponts, sur les grandes autoroutes… ou souvent en train de se faufiler entre les véhicules !

Or, la prolifération de ces enfants mendiants dans la ville de Dakar n’est pas sans danger. La preuve ? La circulation est devenue un jeu d’échec, car chacun étant pressé, cherche à passer toujours en première position et cela coûte que coûte…

Certains de ces marabouts, sans aucun scrupule, utilisent ces enfants pour s’enrichir…sous couverture qu’ils enseignent le coran : on constate que les enfants passent la plupart de la journée dans la ville, à la recherche de nourriture, d’argent. Or combien de temps auront-ils pour réviser les textes coraniques ?…certains même ne peuvent vous réciter correctement la FATIHA !

Alors quel enseignement ici ? Tout porte à croire que ces marabouts, au lieu de les enseigner, les utilise, et les exploite comme pions pour s’enrichir ! À cela s’ajoutent également les punitions de toute sorte qui ne sont même pas infligées aux prisonniers…

C’est ainsi que cet enfant, répondant au nom de Youssouf SARR a été envoyé depuis à bas âge de son village natal (là où son père Aboudou Sarr et sa mère Bâ Hawa Faye résident) qui est Mbatakhoune (au niveau de la poste de contrôle) vers Dakar, dans le quartier de Dalifort,, chez un certain marabout dénommé Bâ Karamôkô.

Il est de coutume (du moins chez ce marabout) pour les enfants d’amener chaque jour la somme de 500 FCFA, sinon l’on saura de quel bois il se chauffe !

C’est ainsi qu’un jour, n’ayant pas obtenu sa part pour rentrer et s’acquitter de sa dette envers le marabout, alors craignant la punition sévère qui l’attend dès qu’il rentre chez son maître, Youssouf prend la fuite pour aller s’exiler à l’hippodrome de Rufisque.

Il a été reçu par une famille très généreuse, qui l’a bien traité comme si c’était un des leurs.

Les temps passent, et la famille adoptive se sent très troublée par cette situation…elle a donc lancé un avis de recherche à toute famille, tout individu qui aurait perdu son enfant, de venir le réclamer.

À cause de cette situation, loin de sa famille biologique, le petit Youssouf se sent entre le marteau et l’enclume.

Car, d’un côté il se sent comme un étranger dans sa nouvelle famille…et d’un autre le souci de savoir comment vont ses parents au village, il n’a donc aucune nouvelle.

Il est à rappeler que ces histoires d’exploitation d’enfants ne sont ni la première….

Elles se passent au vu et au su de tout le monde. Mais que font les autorités ? Où sont donc passées les organisations qui prétendent défendre les droits de l’enfant ? Quelle est la place de L’UNICEF dans tout ça ?

Bref, au vu de cette situation, l’on pourrait conclure que c’est une situation parmi tant d’autres exposant notre pays à la corruption, la quête de l’argent facile est devenue l’emblème du pays.

Les enfants sont l’espoir de demain, chacun a une part de responsabilité à endosser dans cette histoire…Car comme le dit cet adage :« Si tu dis que le conflit qui se passe chez ton voisin ne t’intéresse pas, le jour où ton mur s’écroulera alors tu seras impliqué de gré ou de force ! ».