L’édition 2025 des JMJ s’est déroulée dans la commune de Mlomp, département d’Oussouye, quarante ans après leur création par le pape Jean-Paul II. Ce fut l’occasion pour Mgr Manga de rencontrer les jeunes de son diocèse sur les terres du Kassa. “Mlomp, terre de solidarité, de cohésion, de tolérance et d’hospitalité”, a déclaré Idrissa Senghor, maire de la commune, lors de l’ouverture de la messe.
Malgré les richesses économiques de Mlomp et de la Casamance, de nombreux jeunes ne parviennent pas à en tirer parti. Dans son homélie, Mgr Manga a dévoilé ses armoiries pour inciter la jeunesse à exploiter ces potentialités. Celles-ci, illustrant un cultivateur au travail, un berger avec son troupeau et un rônier dans une nature verdoyante, reflètent sa mission. “Le berger symbolise le pasteur que je suis pour ce diocèse”, a-t-il expliqué, tout en révélant une dimension économique souvent méconnue.
Une dimension économique dévoilée
Expliquant ses armoiries, Mgr Manga a souligné leur portée économique : “Le cultivateur rend grâce à Dieu pour cette terre riche et nourricière de la Casamance, qui a sustenté nos ancêtres sans jamais les laisser mourir de faim.” Il invite les jeunes à s’interroger sur leur rapport à la terre et au travail, notamment manuel. Face à l’éternelle excuse “Je n’ai pas de travail”, il rétorque : “Comment peut-on être sur une terre comme la Casamance et ne pas trouver de travail ?” Pour lui, une redéfinition du travail s’impose.
Quant au berger, il illustre “la place de l’élevage dans notre quotidien”. Mgr Manga appelle les jeunes à ouvrir les yeux sur les trésors que Dieu leur a donnés et à reconsidérer leur consommation. “Regardez ce que vous mangez du petit-déjeuner au dîner : produisons localement pour décoloniser nos assiettes”, lance-t-il.
Exhortation au travail
L’évêque exhorte les jeunes à s’investir dans l’agriculture et l’élevage pour viser l’autonomie alimentaire et cesser de se plaindre du chômage. “Sous les manguiers, des fruits pourrissent—50, 60, 70, 80 %—parce que personne ne les transforme. Pendant ce temps, des jeunes désœuvrés restent en ville, préférant regarder la fumée des échappements plutôt que ramasser ces richesses”, déplore-t-il. Il appelle les autorités à soutenir cette jeunesse en leur offrant un minimum pour les encourager à cultiver la terre, loin de l’idée que cela représente un échec.
Un appel à la paix
“Cette terre de Casamance, où la nature a repris ses droits après un long conflit, a trop bu de sang. Elle doit être purifiée par la prière, qui commence dans le cœur de chacun”, a insisté Mgr Manga. Il encourage les jeunes à surmonter leur peur de l’avenir : “Ouvrez les yeux sur ce que le Seigneur vous offre et voyez l’avenir positivement.” Il leur a offert la prière de Saint François d’Assise—“Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix”—comme un cadeau à partager avec leurs amis de toutes confessions, pour purifier leurs cœurs de la haine et de la violence. “Nous ne sommes pas un peuple violent. Cessez d’être perçus comme tels”, a-t-il martelé.
Sous le thème “Vous aussi, vous rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi”, Mgr Manga a invité les jeunes à s’inspirer du lien entre Jésus et Dieu pour aimer leur prochain sans distinction, suivant le commandement : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.”
Les jeunes réceptifs
Les jeunes semblent avoir entendu l’appel de leur évêque. Catherine Martine Coly, présidente de la coordination des jeunes du diocèse, a encouragé ses pairs à se rapprocher de leurs pasteurs et à s’engager dans la foi. “Cet enseignement ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd. J’espère que les jeunes prendront conscience des défis à relever”, a-t-elle déclaré, tout en invitant les autorités à les accompagner davantage.
L’engagement des autorités
Le préfet d’Oussouye, Maurice Latyre Dione, représentant le gouverneur, a assuré les jeunes du soutien de l’État. Il les a encouragés à s’informer sur les opportunités offertes, à vivre leur foi au quotidien et à valoriser leur potentiel tout en préservant leur identité sénégalaise. “Soyez des sentinelles au service du développement communautaire”, a-t-il conclu.
Pour l’édition 2026, le doyenné de Bignona prendra le relais, recevant la croix pèlerine des jeunes d’Oussouye.
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